Essay
Philosophy & Consciousness Psychedelic Therapy


Modifier Le Soi

Au-Delà Des Croyances Métaphysiques Dans L’expérience De Type Mystique

Traduit par Mathilde Chambon, édité par Camille Faivre d’Arcier

LES EXPÉRIENCES DE TYPE MYSTIQUE INDUITES PAR LES PSYCHÉDÉLIQUES PEUVENT ÊTRE THÉRAPEUTIQUES « NON PAS PRINCIPALEMENT PARCE QU’ELLES CHANGENT LES CROYANCES DES GENS QUANT À LA NATURE ULTIME DE LA RÉALITÉ, MAIS PARCE QU’ELLES PERMETTENT AUX GENS DE REVOIR LEURS CONCEPTIONS D’ELLEUX-MÊMES D’UNE MANIÈRE PLUS SAINE, CHANGEANT LA MANIÈRE DONT IL.ELLE.S SE PERÇOIVENT ET DONT IL.ELLE.S SE RAPPORTENT À LEURS PROPRES ESPRITS ET VIES. »

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De récents essais cliniques suggèrent qu’une à trois sessions psychédéliques supervisées peuvent réduire durablement les symptômes d’anxiété, de dépression et d’addiction.1 Comme l’a dit Stephen Ross, il est « simplement sans précédent en psychiatrie qu’une seule dose d’un médicament produise des résultats si spectaculaires et durables. »2 En supposant qu’il s’agisse d’un effet réel et robuste, la question évidente est : comment cela marche-t-il ?

À cette question évidente, il y a une réponse qui semble évidente : cela fonctionne en changeant les croyances des patient.e.s quant à la nature de la réalité. Cette réponse, que j’appelle la Théorie de la Croyance Métaphysique de la thérapie psychédélique,3 semble évidente à la lumière d’une des trouvailles les plus constantes de la recherche psychédélique : que les bienfaits psychologiques durables (réductions des symptômes psychiatriques ou changements positifs dans la personnalité des volontaires sain.e.s) sont prédits par l’occurrence d’une « expérience de type mystique » (MTE) durant l’action du médicament.3

À la lumière de cette découverte, et d’une association intuitive entre le mysticisme et la croyance religieuse, il est naturel de spéculer que les psychédéliques provoquent des bienfaits psychologiques durables en promouvant des croyances métaphysiques édifiantes en une transcendante « Réalité divine » ou « Fondement de l’être » — ce qu’Alan Watts appelait une « Cosmologie joyeuse ».4 Cette spéculation a causé des soucis parmi celles et ceux qui adhèrent à une vision du monde physicaliste, matérialiste ou naturaliste, dont Michael Pollan, qui s’est demandé : « Est-ce que la thérapie psychédélique refile simplement une désillusion confortable aux malades et aux mourant.e.s? »5 Je pense que la réponse est « non », et que ce point de vue ne dépeint pas pertinemment la cause sous-jacente des bienfaits thérapeutiques des psychédéliques. Une explication plus plausible, selon moi, se concentre sur les changements du soi narratif.

EXPÉRIENCE DE TYPE MYSTIQUE SANS CONVERSION MÉTAPHYSIQUE

Les questionnaires psychométriques définissent l’expérience mystique en termes d’ensemble de caractéristiques expérientielles. Celles-ci incluent un sentiment d’unité, la transcendance du temps et de l’espace, un sentiment « noétique » d’acquisition de savoir à propos de la réalité, et une humeur positive profondément ressentie.6 Encore et encore, à travers des études et des populations multiples, les volontaires qui remplissent les cases de ce type d’expérience sont celles et ceux qui en retiennent les bienfaits les plus grands et les plus durables.

La vision de la Cosmologie joyeuse, alias la Théorie de la croyance métaphysique de la thérapie psychédélique, est en partie incitée par les découvertes psychométriques telles que celles-ci. Mais il y a également d’autres preuves. Comme l’a noté Wayne Glausser,7 cette idée semble être suggérée par les récits à la première personne de certain.e.s patient.e.s, tel.le.s que Rachel Petersen, qui a écrit que recevoir de la psilocybine lors d’un essai clinique pour la dépression l’a « guérie de [son] athéisme ».8 La théorie est particulièrement tentante lorsque l’on considère les indications thérapeutiques des psychédéliques les mieux étudiées : le traitement de l’anxiété et de la dépression accompagnant les maladies en phase terminale. De toute évidence, une certitude de l’existence d’un royaume éternel et transcendant, soutenue par l’expérience, pourrait fournir un réconfort significatif à celles et ceux profondément en détresse face à leur propre mortalité imminente.

Alors que les psychédéliques instaurent parfois des croyances métaphysiques dans une Cosmologie joyeuse, et il serait difficile de dénier que cela a des effets psychologiques lorsque cela arrive,9 des interviews qualitatives avec des patient.e.s traité.e.s avec succès révèlent une image plus nuancée, montrant que certain.e.s peuvent cocher toutes les cases psychométriques d’une expérience mystique « complexe » sans subir une quelconque conversion métaphysique.10 Au contraire, ces critères peuvent parfois être satisfaits par des expériences transformatrices avec des sentiments profonds de connectivité, d’acceptation, de catharsis émotionnelle et d’intuitions psychologiques— sans Cosmologie joyeuse en vue.11 Un bon exemple de cela est fourni par l’expérience induite par la psilocybine de Michael Pollan lui-même, qui correspond à la définition d’une expérience mystique complète :

« Je peux aisément confirmer la ‘fusion de [mon] moi personnel avec une totalité plus grande’, ainsi que le ‘sentiment que [j’ai] fait l’expérience de quelque chose de profondément sacré et saint’ et ‘de l’être à un niveau spirituel’, et même de ‘l’expérience de l’unité de la réalité ultime’… en tenant compte, ceci étant dit, que mon approbation de ces adjectifs lourds de sens n’implique aucune croyance en une réalité surnaturelle… Ce fut mon objectif d’avoir [une expérience mystique] et, au moins selon les scientifiques, c’est bien une expérience mystique que j’ai eue. Pourtant, cela ne m’a pas rapproché d’une croyance en Dieu ou en une forme cosmique de conscience ou en quoi que ce soit de magique. »12

Alors, comment fonctionne la thérapie psychédélique, si ce n’est (principalement) en changeant les croyances métaphysiques? Selon moi, la raison pour laquelle l’expérience mystique — définie de manière psychométrique— est si constamment thérapeutique est qu’elle facilite des changements profonds du « soi narratif ».

LES PSYCHÉDÉLIQUES ET LE SOI NARRATIF

Le terme « soi narratif » se réfère à l’ensemble complexe des croyances et des représentations qu’une personne a de sa propre identité, personnalité, et autobiographie. Il est normalement distingué du ‘soi minimal’, le sentiment simple d’être un sujet d’expérience incarné dans l’ici et maintenant, en dehors de quelconques traits de personnalité spécifiques ou de caractéristiques biographiques.

Pourquoi penser que des changements au niveau du soi narratif soient réellement ce qui sous-tend la corrélation entre les expériences mystiques et leurs résultats thérapeutiques ? D’une part, le sentiment d’unité est considéré comme la caractéristique cardinale de l’expérience mystique, et un corollaire de ceci est une disruption profonde du sens ordinaire de soi.13 D’autre part, il est connu que des pathologies telles que l’addiction et la dépression comprennent des changements délétères au sein du soi narratif, tels que des « croyances fondamentales » négatives à propos de soi-même, et que changer celles-ci peut apporter des bienfaits thérapeutiques.14,15

En dehors de ces considérations générales, il y a des preuves provenant de la science psychédélique qui soutiennent cette hypothèse. Au moins une étude a trouvé que les mesures des intuitions psychologiques prédisent les résultats thérapeutiques plus fortement que les mesures de l’expérience mystique, et les types d’intuitions pertinentes impliquent presque tous des changements au niveau du soi narratif.16 Les effets thérapeutiques ont également été associés avec l’augmentation des capacités liées à la pleine conscience17 et à la flexibilité psychologique,14 qui impliquent toutes les deux des changements dans la relation ressentie entre le sujet expérimentant et ses propres pensées et sentiments, y compris les pensées et les sentiments qui composent le soi narratif.3 L’implication apparente de changements au sein du Mode par défaut (Default Mode Network) dans le cerveau est aussi importante, puisque ce système est impliqué dans les représentations narratives du soi, selon un grand ensemble de preuves.18

Enfin, de nombreux rapports de patient.e.s traité.e.s avec succès viennent supporter cette idée. Considérons par exemple le rapport suivant par quelqu’un.e qui a reçu une thérapie assistée par les psychédéliques pour son addiction au tabac :

« Pendant quelques secondes, je me suis dit : ‘Je suis moi, et il n’y a pas d’autres caractéristiques qui me définissent !’… cela m’a permis de réaliser que je ne suis pas un.e ‘fumeur.se’. » 19

Cela semble clair, au moins dans ce cas — et il y a de nombreux exemples comme celui-ci — qu’une partie de ce qu’a fait la psilocybine est de libérer la.le patient.e des griffes de la croyance fondamentale que « Je suis un.e fumeur.se », lui permettant de voir la contingence de cette croyance et de la revoir pour le meilleur. Ceci est cohérent avec l’idée que les expériences mystiques induites par les psychédéliques sont thérapeutiques, non pas principalement parce qu’elles changent les croyances des gens quant à la nature ultime de la réalité, mais parce qu’elles leurs permettent de revoir leurs conceptions d’elles et d’eux-mêmes de manière plus saine, changeant la façon dont il.elle.s se perçoivent et comment il.elle.s se rapportent à leurs propres esprits et vies. 20

LE SOI NARRATIF VS. LE SOI MINIMAL

Pourquoi isoler le soi narratif, opposé au soi minimal, en essayant de comprendre le processus thérapeutique ? Cela dépend en partie de la manière dont on caractérise et distingue les deux phénomènes. Établir cette distinction plus clairement par rapport à la thérapie psychédélique pourrait être un sujet important pour de futures recherches. D’une part, le soi minimal est souvent mis en lien, ou identifié avec, certaine(s) forme(s) de conscience corporelle de soi, et il est clair que des changements de cette conscience corporelle de soi peuvent être impliqués dans la thérapie psychédélique. D’autre part, des parties du soi narratif ou autobiographique peuvent inclure le corps ou y faire référence. En effet, comme je l’ai défini ici, le moi narratif comprend tout ce qui va au-delà du simple sentiment d’être un sujet d’expérience, pour s’identifier en tant qu’individu spécifique – et cela inclut les représentations de l’apparence, de l’histoire et de la signification de son corps.

Il est possible que certains de nos schémas conceptuels actuels ne correspondent pas parfaitement aux réalités psychologiques. Mais tandis que l’expérience psychédélique aiguë, comme les états psychotiques, peut comprendre des changements définitifs à la conscience de soi minimale — dissolution des limites du corps et perte d’un sentiment de « possession » des états mentaux et des parties du corps, ceux-ci se dissolvent généralement avec les effets du médicament. Ce qui peut changer radicalement et durablement, dans les cas de réussites, ce n’est pas le simple sentiment « d’être quelqu’un »21 dans l’ici et maintenant, mais le sens de qui l’on est — quelle (genre de) personne, et comment on se réfère aux pensées, émotions, perceptions, objets, personnes et situations dans notre vie.

MALADIE EN PHASE TERMINALE ET LE SOI NARRATIF

Il y a une inquiétude persistante à régler. Peut-être, d’aucuns pourraient penser, que le mécanisme de disruption et de révision du soi narratif est plausible lorsqu’il s’agit de dépression ou d’addiction — mais cela peut-il vraiment être le mécanisme principal pour la détresse psychologique dans les cas de maladies en phase terminale ? Comme je l’ai souligné plus tôt, c’est le cas pour lequel la Théorie de la croyance métaphysique semble la plus plausible. Il est difficile de voir à première vue en quoi changer le soi narratif pourrait atténuer l’anxiété et la dépression provoquées par la mortalité imminente. Ici, cependant, il est important d’apprécier la profondeur avec laquelle nos représentations de soi narratives imprègnent notre expérience du monde, via leur influence sur l’attention, l’émotion et la perception.

En Suisse, une équipe dirigée par Peter Gasser a mené le premier essai clinique de psychothérapie assistée par le LSD en 40 ans.22 La population ? Des patient.e.s souffrant d’anxiété et de dépression liées à une maladie en phase terminale. Les expériences induites par le LSD ont entraîné des réductions durables de l’anxiété et de la dépression, mais les chercheurs ont noté que les patient.e.s subissaient généralement des expériences de « pic » orientées émotionnellement et existentiellement, plutôt que des expériences mystiques classiques ou des épiphanies métaphysiques. Les principaux thèmes qui ont émergé des entretiens qualitatifs avec les patient.e.s au sujet de leurs expériences psychédéliques étaient « l’accès facilité aux émotions et à la catharsis », « la dé-schématisation et la vision des expériences dans une autre perspective » et « les changements des émotions de base ».23 Un patient a commenté:

« J’ai eu l’opportunité de me détendre. Je me suis connecté à mon monde intérieur. Les yeux fermés. Il ne s’agissait plus tant de ma maladie. J’ai été capable de la mettre en perspective… Ne pas se percevoir avec la maladie pour centre. Il y a des choses plus importantes dans la vie… L’évolution de l’humanité par exemple… Votre ego intérieur diminue, je crois, et vous regardez la totalité… vous commencez en effet à construire des relations avec des plantes ou avec l’entièreté du vivant autour de vous. Vous pensez moins à vous-même, vous pensez— à travers les frontières.»

Ceci n’est qu’un exemple, bien sûr, mais il fournit une preuve du concept que les rencontres apparentes avec une « Réalité Divine » ne sont pas nécessaires pour faire face à une mort imminente. Au lieu de cela, la détresse existentielle accompagnant la mortalité imminente peut être réduite par des changements profonds du soi narratif, et des perspectives, des priorités et des motifs récurrents d’émotions et d’attention qu’il sous-tend.

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RÉFÉRENCES:

  1. Andersen, K.A., Carhart‐Harris, R., Nutt, D.J. and Erritzoe, D., 2021. Therapeutic effects of classic serotonergic psychedelics: A systematic review of modern‐era clinical studies.Acta Psychiatrica Scandinavica, 143(2), pp.101-118.

  2. Quoted in Schiffman, R., 2016. Psilocybin: a journey beyond the fear of death?Scientific American.https://www.scientificamerican.com/article/psilocybin-a-journey-beyond-the-fear-of-death/. 26 January 2022.

  3. Letheby, C., 2021.Philosophy of psychedelics. Oxford University Press.

  4. Watts, A.W., 1962.The joyous cosmology. New York: Pantheon.

  5. Pollan, M. 2015. The trip treatment.The New Yorker.https://www.newyorker.com/magazine/2015/02/09/trip-treatment. 26 January 2022.

  6. Barrett, F.S. and Griffiths, R.R., 2017. Classic hallucinogens and mystical experiences: phenomenology and neural correlates.Behavioral neurobiology of psychedelic drugs, pp.393-430.

  7. Glausser, W., 2021. Psychedelic Drugs and Atheism: Debunking the Myths.Religions, 12(8), p.614.

  8. Petersen, R., 2019. Taking mushrooms for depression cured me of my atheism.The Outline.https://theoutline.com/post/7367/taking-mushrooms-for-depression-cured-me-of-my-atheism. 2 February 2022.

  9. Timmermann, C., Kettner, H., Letheby, C., Roseman, L., Rosas, F.E. and Carhart-Harris, R.L., 2021. Psychedelics alter metaphysical beliefs.Scientific reports, 11(1), pp.1-13.

  10. Bogenschutz, M.P., Podrebarac, S.K., Duane, J.H., Amegadzie, S.S., Malone, T.C., Owens, L.T., Ross, S. and Mennenga, S.E., 2018. Clinical interpretations of patient experience in a trial of psilocybin-assisted psychotherapy for alcohol use disorder.Frontiers in pharmacology, 9, p.100.

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